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L’influence humaine sur le réchauffement planétaire est le principal facteur de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes chauds et des pluies extrêmes, et contribue à l’augmentation des sécheresses.
Le rythme d’élévation du niveau de la mer s’est accéléré. Les risques liés au climat s’accentueront pour chaque incrément de réchauffement planétaire supplémentaire.

Les impacts du changement climatique s’aggravent en France, avec des effets chroniques et aigus, notamment du fait de l’intensification des extrêmes chauds exacerbés dans les villes par le phénomène d’îlot de chaleur urbain, des sécheresses, et des pluies extrêmes.

Les conséquences matérielles et financières sont déjà importantes, en particulier sur les infrastructures, la production agricole, les écosystèmes (dépérissement des forêts). Les impacts sur la santé humaine sont aussi importants (surmortalité). L’exposition à l’intensification des aléas côtiers dus à la montée du niveau de la mer (inondation chronique à marée haute, submersions rapides, érosion littorale) et au recul du trait de côte croît considérablement.

En dépit d'un rebond partiel post Covid-19, les émissions de Gaz à Effet de Serre de la France en 2021 s'inscrivent dans la poursuite d'une tendance à la baisse, à un rythme proche de celui observé sur la décennie. L'absorption de CO2 par les puits de carbone forestiers s'est fortement dégradée entre 2013 et 2019 avant d'augmenter en 2020

Parmi les 25 oritentations de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), seules 6 bénéficient de mesures au niveau requis pour l'atteinte des budgets carbone. Néanmoins, de nouvelles mesures allant dans le sens de la plupart des orientations de la SNBC ont été prises en 2021

La loi européenne sur le climat et le paquet « ajustement à l’objectif 55 », en cours de discussion, imposent une accélération sans précédent de la baisse des émissions dans dans tous les secteurs. à l’international, l’objectif de neutralité carbone, adopté par un nombre croissant de pays, nécessite des engagements renforcés à l’horizon 2030 et des financements pour l’adaptation des pays en voie de développement au minimum cohérents avec les engagements déjà pris.

Un niveau de réchauffement planétaire de 1,5°C est atteint à court terme (en moyenne sur 20 ans, par rapport à 1850-1900) pour l’ensemble des scénarios d’émissions pris en compte dans le rapport du GIEC. Cela implique qu’à l’horizon 2030, pour chaque année, la probabilité que la température annuelle dépasse 1,5°C sera de 40 à 60 %. Il y a donc une chance sur deux pour que cette éventualité se produise au moins une fois entre 2022 et 20261. Sans baisse majeure des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le niveau de réchauffement planétaire de 2°C sera dépassé à l’horizon 2050.

En France, l’année 2021 a été marquée par plusieurs événements météorologiques remarquables, dont la probabilité d’occurrence ou l’intensité ont été accentuées par le changement climatique dû à l’influence humaine. Du fait d’un hiver doux, le développement précoce de la végétation l’a exposée à un épisode marqué de gel tardif en avril qui a provoqué d’importants dommages pour les arbres fruitiers et la vigne.
Le déficit pluviométrique réapparait au printemps 2022 après une pause en 2021. Des pluies intenses ont provoqué des inondations dans les zones urbanisées et des dégâts sur les cultures fin 2021.

Le réchauffement observé en France atteint 1,7°C (depuis 1900). En 2016, 6 habitants sur 10 sont déjà exposés en France aux risques climatiques, alors que plus de trois milliards d’êtres humains vivent à l’heure actuelle dans des contextes de forte vulnérabilité vis-à-vis du changement climatique.

Le réchauffement et les modifications des précipitations depuis 1990 expliquent des réductions à l'échelle continentale de rendements du blé et de l'orge et des augmentations de ceux des betteraves sucrières et du maïs.

En métropole, les sécheresses répétées entraînent le retrait-gonflement des argiles, dont les dommages en forte progression représentent l’un des impacts les plus coûteux du réchauffement climatique

Au cours des prochaines décennies, la montée du niveau de la mer exacerbera la récurrence d’inondations chroniques à marée haute et les inondations associées à des niveaux marins extrêmes lors des tempêtes. Elle favorisera la salinisation des estuaires et des aquifères côtiers. Elle augmentera enfin le recul du trait de côte, soit par érosion (côtes sableuses notamment), soit par submersion permanente

Les émissions de gaz à effet de serre en France ont ré-augmenté d’environ 6,4 % de 2020 à 2021 pour atteindre 418 Mt éqCO2, mais restent 3,8 % en-dessous de leur niveau de 2019, et 23,1 % en-dessous de leur niveau de 1990. Le rythme de réduction estimé sur la période 2019-2021 (-1,9 % par an) est proche du rythme observé sur la décennie 2010-2019 (-1,7 % par an).

Le secteur des transports est le premier secteur émetteur [sur le territoire Français] (30 % des émissions en 2021), suivi des secteurs de l’agriculture (19 %), de l’industrie (19 %), des bâtiments (18 %), de la transformation d’énergie (11 %), et des déchets (3 %).
Les émissions territoriales sont composées à 75 % de CO2, 13 % de CH4, 9 % de N2O et 3 % de gaz fluorés en 2021.

Sur la période 2010-2019, les émissions ont diminué de 8,1 Mt éqCO2 (-1,7 %) par an en moyenne (hors UTCATF). Les principales réductions ont été réalisées dans le secteur des bâtiments, suivi de l’industrie et de l’énergie, néanmoins ralenties depuis 2015 dans ces deux derniers secteurs. Outre des fluctuations exceptionnelles, les secteurs de l’agriculture et des transports, longtemps stagnants, voient leurs émissions légèrement s’infléchir depuis 2018.

L’empreinte carbone diminue depuis au moins 2010, à un rythme de -1,2 % par an en moyenne sur la période 2010-2019.
Les émissions associées aux importations représentent près de la moitié de l’empreinte carbone de la France (49 % en 2020), et tendent à diminuer depuis leur pic de 331 Mt éqCO2 en 2011

Au sein de l’UE-27, les émissions ont diminué en moyenne de 23 % en 2019 par rapport à 1990, avec de forte disparité entre les États-membres. La France se situe sous la moyenne européenne, avec une réduction de 20 % sur cette période.

Les émissions territoriales par habitant de la France de 6,5 t eqCO2 en 2019 sont 19 % en dessous de la moyenne européenne de 8,1 t eqCO2, principalement dû à la contribution de l’énergie nucléaire dans le
mix électrique.

À l’échelle mondiale, l’UE est importatrice nette d’émissions de CO2 du fait des émissions incorporées
dans ses échanges commerciaux internationaux, quand d’autres grands blocs sont exportateurs nets
d’émissions.
L’UE est importatrice nette de 1,2 t CO2 par habitant, la Chine et l’Inde sont exportatrices nettes de 0,7 et 0,2 t CO2 par habitant respectivement. Les États-Unis importent 1,1 t CO2 par habitant.

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La loi européenne sur le climat et le paquet « Ajustement pour l’objectif 55 » (Fit for 55) introduisent de nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 qui ont un impact sur la trajectoire de réduction des émissions territoriales de la France

Selon les estimations du HCC basées sur les informations disponibles au 01 juin 2022, ces nouveaux objectifs européens impliquent un rehaussement anticipé de l’objectif de réduction des émissions brutes de la France à hauteur de -50 % en 2030 par rapport à 1990 (contre -40 % actuellement) et l’introduction d’un objectif de réduction des émissions nettes à hauteur de -54 % en 2030 par rapport à 1990 (incluant les puits de carbone).

En conséquence, le rythme annuel de réduction des émissions de la France devra plus que doubler pour atteindre -4,7 % en moyenne sur la période 2022-2030, contre -3,2 % en moyenne sur la période 2022-2030 selon la SNBC2 (estimations HCC, voir annexe 1.2.5). Il était de -1,9 % en moyenne sur 2019-2021.

Les émissions du secteur de l’agriculture ont diminué de 1,9 % en 2020 (dernière année disponible), pour atteindre 81 Mt éqCO2, confirmant leur tendance à la baisse depuis au moins 2018. Les émissions de l’agriculture contribuent à hauteur de 19 % des émissions nationales. Cette baisse s’explique principalement par une poursuite de la diminution de la taille du cheptel bovin et par une diminution de l’azote minéral épandu, en lien avec des conditions météorologiques défavorables aux cultures en 2020. Les émissions provenant des engins, moteurs et chaudières, ont augmenté de 5 % en 2020, contrairement à leur tendance à la baisse sur la période 2009-2019.

Le Plan stratégique national, dans sa version actuelle, de la future Politique agricole commune 2023-2027 contribuerait à atteindre seulement la moitié des objectifs climatiques fixés par la SNBC2 à horizon 2030, même sans tenir compte de l’accélération induite par le paquet « Fit for 55 ». Ce plan dans sa version actuelle contient des enveloppes budgétaires limitées pour le climat et les critères d’attribution des aides ne sont pas assez exigeants.

Les cultures de légumineuses, qui fixent l’azote atmosphérique, permettent de réduire l’utilisation d’engrais minéraux. Elles font l’objet de financements renforcés à hauteur de 250 M € sur la période 2020-2027, principalement fléchés vers l’augmentation des surfaces cultivées et l’adaptation des filières de stockage et de transformation. Le développement des cultures de protéagineux sur le sol français vise également à réduire l’empreinte carbone liée à leur importation, qui peut être responsable de la déforestation dans certains pays producteurs.

Les politiques d’adaptation souffrent d’un manque d’objectifs stratégiques, de moyens et de suivi pour mettre en œuvre rapidement les actions nécessaires. En l’état, la France n’est pas prête à faire face aux évolutions climatiques à venir, qu’il s’agisse de stress chroniques liés à l’assèchement des sols ou d’événements extrêmes (submersions marines et inondations).

Le secteur des transports doit fortement accélérer son rythme de réduction en émissions pour respecter les budgets carbone futurs et les ambitions du paquet Ajustement à l'objectif 55. Les réductions annuelles attendues doivent dépasser les 3-4 Mt éqCO2 visés par la SNBC2 sur la période 2022-2030, pour anticiper la contrainte des nouveaux objectifs européens. En comparaison, les émissions de ce secteur ont diminué de 0,7 Mt éqCO2 par an sur la période du premier budget carbone (2015-2018) et 4,5 Mt éqCO2 par an sur la période 2019-2021.